Articles - Rencensions

 

Deux articles concernant le Salon des nouvelles écritures de la photographie documentaire

L’article de Ericka Weidman

L'article  de Anne Eveillard


A propos du livre "Education ou Barbarie" de Bernard Charlot Recension de Christine Delory-Momberger


Enfin ! Enfin un livre sur l’éducation et pas seulement sur l’apprentissage, sur la pédagogie et pas seulement sur la didactique ! Et enfin un livre qui ne se contente pas d’idées générales, d’horizons lointains mais qui affronte les questions, prend position dans les débats, discute et argumente, sans jamais perdre de vue son objet : comprendre la nouvelle configuration de la question de l’éducation dans la société contemporaine et penser – aujourd’hui où ils ne sont plus lisibles – les termes d’une anthropologie propre à fonder l’éducation et la pédagogie contemporaines.


Pour mener cette entreprise, il aura fallu la très grande culture philosophique et anthropologique de Bernard Charlot ; il lui aura fallu la curiosité de recherche qui est la sienne et la manière à la fois passionnée et rigoureuse avec laquelle il s'empare des questions et intervient dans les débats ; il lui aura fallu encore sa double expérience française et brésilienne d’enseignement et de recherche qui, aussi bien à l’Université Paris 8-Saint-Denis qu’à l’Université Fédérale de Sergipe, l’aura mis aux prises avec les réalités des publics scolaires et universitaires et lui aura fait mesurer sur le terrain les enjeux fondamentaux du rapport au savoir et à l’école. ....



Feuilleter la mémoire qui se débat

Un article (site AUTOBIOSPHERE 29/09/2020) d' Hélène Gestern à propos du livre de Christine Delory-Momberger, "Exils/Réminiscences"


"Avec sa trilogie photographique intitulée Exils/Réminiscences, la photographe et universitaire Christine Delory-Momberger, autant qu’une œuvre, nous offre un espace : un lieu où penser autrement la surface sensible de l’image, en interroger la matérialité, l’ambiguïté fondamentale, le caractère charnel, opaque, indéchiffrable. « Traverser la fixité de sa surface pour toucher l’enfoui, le profond, l’inouï » ; s’approcher de la photographie par la photographie, l’utiliser comme son propre médiateur, et à travers sa matière dessiner une nouvelle cartographie de sa signification. Guidée par le désir de « feuilleter la mémoire / qui se débat », l’artiste a fait le choix de rephotographier des images existantes, offrant ainsi à leur sujet, leur texture et leurs perspectives une incarnation nouvelle. Ce regard, volontairement décentré, est aussi une manière, à travers le travail physique opéré sur des sommes anciennes de chimie et de photons, de figurer concrètement le travail de la réminiscence, tremblé et magmatique, perpétuellement en mouvement entre l’évident et l’opaque, le clair et ce qui doit se deviner...."


Pandémie du corona et éducation

Un article de Christoph Wulf


Christoph Wulf est professeur d'anthropologie et de philosophie de l'éducation à la Freie Universität de Berlin. Il est membre du Centre interdisciplinaire d'anthropologie historique, du groupe de recherche internationale « Interart » et du centre de recherche collaborative « Performing cultures », professeur honoris causa de l'université de Bucarest, vice-président de la Société d'anthropologie historique, fondateur de la Commission sur l'anthropologie éducative de la Société allemande pour les sciences de l'éducation, et vice-président de la Commission allemande pour l'UNESCO.


Le récit du demandeur d'asile entre défiance et confiscation

Dans la revue HISTORIA - DEBATES E TENDÊNCIAS (volume 19 n° 2 - 2019).


Dans le cadre du numéro traitant de "Migrações : perspectivas e avanços teórico-metodológicos"



Le projet de loi Asile et Immigration expliqué

Un article de l'association Primo Lévi


Le mal nommé projet de loi « Pour une immigration maîtrisée et un droit d’asile effectif », en cours d'examen à l’Assemblée nationale, est désapprouvé dans un consensus inédit par les associations, le Défenseur des droits, le Syndicat des Avocats de France et même par les organismes chargés de l’examen des demandes d’asile, l’Ofpra (Office français de Protection des Réfugiés et Apatrides) et la CNDA (Cour nationale du Droit d'asile).


Deux ans seulement après la dernière réforme, alors qu’aucune évaluation n’a été menée et que son application n’est même pas encore pleinement déployée, le droit d’asile et des étrangers est sur le point d’être à nouveau modifié. Bien que l’un des objectifs affichés soit de « redonner sa pleine portée au droit d’asile en améliorant le traitement des demandes et les conditions d’accueil », force est de constater qu’à l’exception de quelques avancées louables mais minimes, le projet de loi ne fait qu’entraver un peu plus ce droit déjà mis à mal par des décennies de politique court-termiste et globalement plus répressive qu’humaniste.

Comme le souligne le Défenseur des Droits dans un avis rendu public le 15 mars dernier, ce projet de loi part d’un diagnostic doublement erroné :

d’une part, les statistiques de l’Ined et de l’Insee démentent l’idée que l’Europe – et la France – auraient affaire à une situation de « crise » et qu’il y aurait donc, en réponse à une situation extraordinaire, urgence à légiférer : le solde migratoire de la France se révèle en effet être sensiblement le même depuis près de 40 ans, ...


A la recherche d'Antoine d'Agata

Recension par Arnaud Genon : livre "Le Geste d'Agata"


Depuis une dizaine d’années, Christine Delory-Momberger suit l’œuvre saisissante du photographe et vidéaste Antoine d’Agata. Après avoir publié avec lui, en 2008, un livre d’entretiens, Le désir du monde(1), elle se propose dans la présente analyse de « saisir et de restituer par l’écriture le geste créateur d’Antoine d’Agata dans toute sa radicalité et l’ampleur de sa dimension humaine, critique et politique ».
Le travail de d’Agata est une expérience, une quête tendue, dans un même mouvement, vers soi et vers l’autre, vers les autres, ces femmes qu’il rencontre – les prostituées, les criminelles, les droguées, les « rescapées » – et qui constituent autant de miroirs lui renvoyant l’image du monde qu’il tente de saisir. Son art, on le sait désormais, est des plus dérangeants puisqu’il explore les marges, les failles, l’infamie. Mais selon ses propres mots, « n’est valide qu’un art nuisible, subversif, asocial, athéiste, érotique et immoral, antidote à l’infection spectaculaire qui neutralise les esprits et distille la mort. »
La photographie que nous donne à lire l’artiste est ...

Contre l'utilisation frauduleuse de la laïcité

Une note de lecture de Alain POLICAR, parue le 20/02/2017 dans "NONFICTION.fr"


"Sans que nous n’y prêtions une suffisante attention, ces deux dernières décennies, le plus souvent à partir de la question du voile islamique, la laïcité est devenue en France un marqueur identitaire, une religion civile hostile à l’expression de l’appartenance religieuse dans la sphère publique. La neutralité de l’État, qu’instaure la loi de séparation de 1905, d’obligation pour les pouvoirs publics s’est transformée en contrainte pour les individus. La France, longtemps incarnation idéaltypique de l’universalisme des droits de l’homme, exprime désormais un inquiétant malaise devant l’altérité que les oripeaux « républicains » ne parviennent plus à dissimuler. On assiste ainsi à ce que Jean-Marc Ferry a suggestivement nommé la « disjonction de l’universel et du commun »1 opérée par un « républicanisme de combat » (lequel confond sacralisation de la nation et amour de la République), qui invoque la laïcité comme un rempart contre le fondamentalisme alors qu’elle est avant tout l’expression d’une crispation francocentrée. Il est consternant que des idéologies d’exclusion profondément anti-républicaines témoignant de l’intolérance à la diversité visible, se réclament sans vergogne de la République, alors qu’au fond elles représentent une forme singulière de communautarisme.

La situation est d’autant plus préoccupante que cette laïcité identitaire est, avec des nuances, ..."

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